Huart Pain rattrapé par la justice
17 MARS 2015
La société Huart Pain, en liquidation judiciaire, a été condamnée à indemniser deux de ses anciens salariés pour licenciement abusif et travail dissimulé à hauteur de 60 000 €.
C’est inadmissible, une véritable honte, s’étrangle Pierre Huart, l’ancien gérant de Huart Pain, apprenant de notre voix les jugements prononcés récemment par le conseil de prud’Hommes à l’encontre de la société aujourd’hui en liquidation judiciaire. J’avais pourtant clairement dit à l’époque à mes employés : Je ne veux pas que vous fassiez d’heures supplémentaires sans mon autorisation !Ils ont fait ça dans mon dos, à mon insu… »
L’EURL Huart Pain est en effet condamnée à verser à deux de ses anciens salariés les sommes de 29 667,68 € et 30 762,53 € pour licenciement sans cause réelle ni sérieuse et travail dissimulé. « Les salariés sont aujourd’hui soulagés, ils voient enfin le bout du calvaire… Mais c’est la moindre des choses car ils ont été profondément marqués par tout ce qu’il s’est passé », explique leur avocate, Me Lardeau.
Ce que confirme Flora Bardin, ancienne salariée qui a également obtenu gain de cause aux prud’hommes en juillet dernier.
D’autres procédures sont actuellement en cours
« Je suis passée par 1 an et 8 mois de grosse galère. Sans salaire, choquée par les événements. J’ai été soulagée une fois la décision rendue par la justice, et j’espère que ça va se dénouer rapidement pour l’ensemble de mes anciens collègues ! »
En effet, si une dizaine de décisions similaires ont été rendues au cours de ces deux dernières années, « d’autres procédures sont encore en cours. M. Huart se retrouve rattrapé par la justice », commente Me Xavier Médeau, un des deux autres avocats des anciens salariés de Pierre Huart. Et d’ajouter : « Ce qui est désolant, c’est que la note sera payée par la collectivité (le fonds de garantie AGS) et pas par M. Huart en personne alors que celui-ci dispose d’un patrimoine important… J’attends désormais que des procédures pénales ou des sanctions d’interdiction de gérer soient prises à l’encontre de cette personne qui est un véritable danger pour les salariés et l’économie locale. » Mais pour l’ancien gérant des neuf boulangeries, il n’est « pas question de baisser les bras, je vais continuer à me battre en faisant appel de ces deux décisions de justice. Et quant à mes projets futurs ? Je ne vais certainement pas rester au chômage, j’ai plusieurs projets commerciaux qui sont actuellement en cours… »
Dès avril, une douzaine de procédures judiciaires seront introduites aux prud’hommes par les salariés licenciés en janvier pour raison économique.
Charles Sibille