La CGT Electrolux saisit la justice pour la défense de 115 salariés
30 NOVEMBRE 2013
À la suite d’une retenue sur la paie des salariés de la ligne de montage, le syndicat assigne la direction locale d’Electrolux aux prud’hommes.
La CGT passe à l’offensive. Il y a quelques jours, la Confédération générale du travail a saisi, par le biais de son avocat Maître Xavier Medeau, le conseil des prud’hommes. La raison de cette saisie de la justice ? Une retenue sur la fiche de paie de 115 salariés d’Electrolux.
Les faits remontent au 5 septembre dernier. Ce jour-là, les syndicats sont en meeting dans la cour de l’entreprise revinoise pour annoncer l’intérêt de Selni quant à la reprise d’Electrolux. La durée du meeting ? 1 h 50, déclarée en grève.
6 h 30 de retrait
Cependant, les lignes de montage n’ont pas redémarré après ce rassemblement. « Suite aux précédents mouvements de mécontentement, il était convenu avec la direction de production que les personnes qui ne répondaient pas au questionnaire, à savoir s’ils faisaient grève ou pas, étaient considérés comme étant en grève. »Jusque-là, tout va bien.
Or, d’après le syndicat, aucun agent de maîtrise n’est venu relever la présence des salariés. La CGT avance également qu’à ce moment-là, les agents de maîtrise étaient en réunion avec la direction locale. Or, au moment de recevoir leur fiche de paie, ces derniers ont constaté une diminution de leur revenu mensuel.
« On leur a retiré 6 h 30 sur leur salaire, dénonce Miguel Vassaux. La direction n’a pas respecté son engagement. » Au total 115 salariés auraient été touchés par cette mesure, soit ceux travaillant sur les trois lignes de montage.
« Certains ateliers ont pourtant été payés », conteste le représentant CGT. D’où la saisie en référé du conseil des prud’hommes.
« La CGT n’a pas les bras croisés. On est les premiers à saisir le tribunal », lance Miguel Vassaux, représentant du syndicat au sein d’Electrolux. Comme une pique en direction de ses camarades de la CFDT vers qui, selon ses dires, il se serait également tourné pour suivre cette action. En vain.
L’audience est prévue le 12 décembre prochain au conseil des prud’hommes. Sollicitée, la direction locale d’Electrolux ne nous a pas recontactés.
Un expert-comptable mandaté à Nevers
En septembre dernier, Philippe Van der Planken, le directeur financier d’Electrolux France, avait présenté un calendrier de reprise. Il était mentionné que des accords définitifs auraient dû être signés aujourd’hui entre Electrolux et Selni.
Pourtant, rien n’a abouti pour l’heure. On en est toujours à la lettre d’intention et d’après la CGT, aucune négociation officielle n’a eu lieu entre les syndicats et la direction locale.
Cependant, à Nevers, l’Intersyndicale de Selni (FO, CGT, CFC-CFE) attend toujours les bilans financiers de l’entreprise nivernaise. Faute de réponse pour le moment, elle réfléchissait d’ailleurs à mandater un expert comptable pour vérifier les comptes de Selni.