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avocat en droit du travail à Charleville-Mézières
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Victimes de l'amiante : le combat continue

28 JANVIER 2011

 

ARDENNES. L'Addeva 08 poursuit inlassablement son action, mais s'émeut des lenteurs de la justice, d'autant plus que continue à planer la menace d'une fermeture du Tass de Charleville-Mézières.

 

Avec dix nouveaux morts enregistrés parmi ses sociétaires, rien que depuis septembre dernier, l'association départementale de défense des victimes de l'amiante (Addeva 08), est plus que jamais déterminée à se battre pour que soient reconnus dans leurs droits, non seulement les dizaines de malades qu'on dénombre dans les seules Ardennes, mais également les familles de tous ceux qui, comme ces dix-là, n'auront pas eu la force d'attendre que justice leur soit rendue.

Mardi dernier, ainsi, le tribunal des affaires de la sécurité sociale (Tass) de Charleville-Mézières a-t-il examiné quatre nouveaux cas de cancers pulmonaires contractés chez Deville, le but du procès étant, comme chaque fois, de faire reconnaître « la faute inexcusable » de cet employeur, à qui une bonne dizaine d'autres décès ont déjà été imputés.

Les victimes n'étaient pas là, et pour cause, mais le combat continue néanmoins pour leurs veuves.

Le délibéré sera rendu le 22 mars prochain. Plus de 500 dossiers instruits Et Claude Huet, président départemental d'Addeva 08, espère bien que l'avocate Marie Lardaux, qui se passionne pour ce véritable « crime social », depuis que Me Médeau lui en a confié la charge, obtiendra pour elles le même résultat que pour lui-même,lors d'une audience en novembre dernier, avec condamnation de PSA chez qui il avait contracté la terrible maladie entre 1975 et 1981, alors qu'il travaillait dans cette entreprise mise en cause, elle aussi, régulièrement.

« Chaque nouvelle reconnaissance par le TASS est une nouvelle victoire, non seulement pour obtenir des indemnités pour le fonds national des victimes de l'amiante, mais surtout pour responsabiliser les employeurs, dont aucun ne pouvait ignorer sa dangerosité, puisque dès 1950, on connaît les critères de reconnaissance de cette maladie professionnelle », commente ainsi Claude Huet, en montrant les cinq cents et quelques dossiers, qu'il a déjà « instruits », concernant les affections de travailleurs ardennais.

Et qui mettent en cause la plupart des « boîtes » du département : PSA ou Deville déjà citées, mais aussi Collignon ou Gustin, la Chiers, Arthur-Martin, Nexans (ex Pied Selle), Brimont ou Foseco, la pire de toutes, à Donchery, où l'on utilisait l'amiante à la pelle, avec au moins cent trente morts officiellement reconnus, sans parler des épouses et des enfants, contaminés par les vêtements couverts de poussière des maris et des pères rapportés à la maison !

 

G.G.-M.