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avocat en droit du travail à Charleville-Mézières
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Sept millions d'euros pour les ex-Pindière

29 MARS 2011

 

238 anciens salariés de l'entreprise de chaussures du Choletais se voient accorder d'importantes indemnités.

 

Licenciements abusifs

 

Pindière, spécialisé dans la chaussure pour femmes (marques Carline, Pierre Chupin, Sweet), a licencié 72 employés en 2002, 44 en 2003 et 232 en 2004, après la liquidation judiciaire. Selon l'avocat des salariés, toutes les propositions de reclassement n'avaient pas été épuisées à l'époque. 238 salariés ont réclamé neuf millions d'euros pour licenciements abusifs à l'AGS, l'association pour la gestion du régime d'assurance des créances de salariés. Ce fonds, alimenté par les entreprises, est visé, car le fabricant de chaussures n'avait plus les moyens de payer.

 

La décision du juge

 

Les conseillers prud'homaux n'ayant pu statuer, l'affaire a été confiée à un juge départiteur. Le résultat est tombé le 17 mars. Finalement, sept millions d'euros d'indemnités vont être perçus par les 238 salariés (5,5 millions pour un premier groupe de 188 employés, le reste à partir de mi-avril pour 50 autres salariés). Hier, à l'invitation de la CGT, environ 150 d'entre eux se sont retrouvés, à Cholet, pour une réunion d'information avec Maurad Rabhi, secrétaire général de la fédération Habillement-cuir-textile et Me Xavier Medeau, avocat des salariés. Les ex-Pindière toucheront entre 11 000 et 88 000 € selon l'ancienneté et les salaires. « On a engagé cette action car on avait des chances d'arriver à ce résultat », se félicite Xavier Medeau. Si l'AGS a « trente jours pour faire appel », l'optimisme est de mise « au vu de la qualité de la décision » : « Le juge départiteur est un magistrat professionnel qui a épluché les dossiers un par un. »

 

Réparation morale

 

Au-delà des sommes accordées, Maurad Rabhi estime que cette décision du juge équivaut à « une réparation morale » : « Dans ce genre de dossier, il y a des drames, des divorces, des suicides. Ce qu'on veut aujourd'hui, c'est empêcher les patrons de mettre les salariés à la casse. » Au début des années 90, le groupe Pindière a compté jusqu'à 1 800 employés sur le territoire choletais.